Histoire geographie
Guillaume Devin
Science politique / IEP-Paris
Rédaction : 2006
Chaque anniversaire de l'Organisation des Nations unies est une occasion de s'interroger sur le bilan et l'avenir d'une organisation qui demeure, pour l'instant, irremplaçable. Créée en 1945 dans le contexte de la victoire alliée et sous l'impulsion des États-Unis, l'ONU, qui a fêté ses soixante ans en 2005, a beaucoup changé. Son universalisation s'est imposée (191 États membres), ses organes subsidiaires se sont développés, ses missions se sont étendues ; surtout, sa position centrale dans tous les grands débats internationaux s'est consolidée à mesure que le Conseil de sécurité, instance de décision chargée, à titre principal, du maintien de la paix et de la sécurité internationales, s'émancipait des blocages de la Guerre froide et retrouvait une plus grande capacité d'action.
Pour autant, la Charte des Nations unies, texte fondateur de l'organisation mondiale, n'avait pas connu à ce jour de révisions majeures. La première (1963), prenant acte de l'arrivée des nouveaux pays décolonisés, a porté de 6 à 10 le nombre des membres non permanents du Conseil de sécurité (soit, au total, 15 membres dont les 5 membres permanents dotés du fameux droit de veto : Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) ; elle a également fait passer de 18 à 27 le nombre des sièges au Conseil économique et social. La deuxième (1965) a modifié le nombre de voix requis au Conseil de sécurité pour la convocation d'une conférence de révision. Enfin, la troisième (1971) a doublé le nombre de sièges au Conseil économique et social.
En bref, des ajustements plutôt modestes liés à l'extension de l'Organisation et qui ne touchent ni à ses compétences ni au statut privilégié des cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Il faut dire que toute révision doit être ratifiée par les deux tiers des membres de l'ONU, « y compris tous les membres permanents du Conseil de sécurité »