Histoire Terminale - La guerre d'Algérie
Problématique: Pourquoi l'écriture de l'histoire de la guerre d'Algérie reste-elle un défi pour les historiens?
I. L'historien face aux silences (1962- années 1970)
=> Le 19 mars 1962, l'Algérie est indépendante.
C'est le début pour la France et l'Algérie d'un demi-siècle d'amnésie ou d'arrangements avec l'histoire.
De nombreux participants à ce conflit ont, dès 1962, tenté de se faire entendre en publiant leurs récits de vie et leurs plaidoyers en faveur de leur cause.
Ces groupes porteurs des différentes mémoires sont peu écoutés, voire méprisés ou oubliés.
Les Pieds-noirs (qui sont qualifiés de rapatriés), les soldats et les harkis rappelent aux Français un conflit perdus politiquement.
Leur histoire est occultée.
=> De nombreux intellectuels ont pris position dès le début du conflit et dénoncé une guerre qui ne disait pas encore son nom (Jean-Paul Sartre, Raymond Aron).
C'est en mars 1956 que paraît le premier article de Jean-Paul Sartre, dans Les Temps Modernes : il y démontre les mécanismes politiques et économiques du colonialisme.
Raymond Aron est cependant le premier à affirmer que l'indépendance est inéluctable.
Quant à Albert Camus, son attachement à l'Algérie lui fait prendre une position humaniste et consensuelle.
Dès 1958, le journaliste Henri Alleg publie La Question et dévoile la réalité de l'usage de la torture par les unités françaises.
En 1966, le film La Bataille d'Alger, de l'italien Gillo Pontecorvo, suscite des protestations officielles de la délégation française au festival de Venise, où il est présenté. Il est hué lors de sa projection. Estimant que l'image de la France est atteinte, les représentants nationaux quittent le festival. La Bataille d'Alger, qui dénonce le comportement militaire de la France, ne sera pas diffusé normalement avant 1971.
=> La France des années 1960 préfère tourner les pages de la Seconde Guerre Mondiale, des conflits