Histoire xxème siècle
Dans les mois qui suivent la Libération, la France entre dans une période d’euphorie à la mesure de la souffrance et des privations qu’elle a connues pendant près de cinq ans. Cette euphorie est incarnée par la renaissance culturelle qui a lieu autour du quartier de Saint-Germain-des Prés, situé sur la rive gauche de la Seine, au cœur de Paris. La jeunesse parisienne y célèbre la liberté retrouvée. Parallèlement à ces développements, un climat de vengeance s’est installé, c’est l’épuration. Des milliers d’anciens collaborateurs sont condamnés par la justice et des centaines sont fusillés, plusieurs milliers d’autres ont déjà été exécutés sommairement par des milices incontrôlées, en dehors de tout tribunal. Certaines femmes accusées d’avoir eu des relations avec les nazis sont tondues et soumises à la vindicte publique. Le maréchal Pétain est quant à lui condamné à mort en août 1945 mais sa peine est commuée en détention à perpétuité, en raison de son âge.
Dès 1945, le gouvernement provisoire de De Gaulle s’engage dans des réformes radicales : nationalisations de grandes banques et entreprises, droit de vote pour les femmes, création de la Sécurité Sociale. En même temps, l’Assemblée élue en octobre 1945, dominée par les partis de gauche, prépare le projet d’une nouvelle Constitution largement basée sur le concept de la IIIe République. Le général de Gaulle, partisan d’un exécutif fort qui selon lui a toujours manqué au système précédent, n’approuve pas cette orientation, et cette position de principe l’oblige à démissionner en janvier 1946. La Constitution est finalement approuvée par référendum en octobre et le socialiste Vincent Auriol devient le premier président de la IVe République, en janvier 1947. Toutefois, les désaccords au sein de la gauche apparaissent très vite, les communistes quittent ainsi le gouvernement en mai et rejoignent les gaullistes dans l’opposition. L'une des causes principales de