Histoire
Révolution et Empire, 1783-1815
Collection Carré Histoire, Hachette, 1993
Introduction
La période de l’ouvrage déborde la décennie révolutionnaire, mais c’est bien la Révolution qui occupe une place centrale tout au long de celle-ci.
Parcours historiographique
Les deux premiers tiers du XIXe siècle sont un temps de synthèse : les analyses donnent des réponses philosophiques et politiques aux interrogations contemporaines. La question centrale est : Faut-il assumer l’héritage de l’intégralité de la Révolution ?
Sous la Troisième République, les clivages politiques basés sur la Révolution se durcissent. La droite antirévolutionnaire s’appuie sur les analyses d’Hyppolite Taine. Alphonse Aulard insiste sur l’histoire politique de la Révolution qu’il considère dans son intégralité comme une étape essentielle vers la démocratie. Jean Jaurès confère dans son analyse un rôle essentiel aux forces sociales dans la dynamique révolutionnaire. Selon lui, le mouvement socialiste est l’héritier de la Révolution.
Après la Première Guerre mondiale, l’historiographie contre-révolutionnaire (Pierre Gaxotte) est toujours vivace, mais la lecture sociale s’affirme et s’infléchit vers une interprétation marxiste (Georges Lefebvre, Albert Soboul), considérant la Révolution comme une étape dans les mutations des structures sociales et des forces de production. Des chantiers nouveaux analysent les comportements collectifs (ex : Grande Peur)
A la fin des années 50, l’« école des Annales » déplace la vision de l’événement pour tenter de l’insérer dans une perspective sur le long terme. Dans le contexte de Guerre froide, des historiens anglo-saxons dénoncent l’analyse historique marxiste.
A la fin des années 1970, les historiens essaient de se détacher de ces antagonismes pour se recentrer sur l’analyse de l’événement comme mouvement d’une société.
Des chantiers ouverts
On peut ramener les approches à quatre grands types d’interrogations