I- Rappel chronologique

De la convocation des Etats Généraux à la prise de pouvoir par Napoléon, on assiste à une succession d'évènement qui constitue la rupture de la France avec "un millénaire de tradition monarchique" (987: Hugues Capet premier roi capétien). La France a connu plein d'expériences institutionnelles: monarchie constitutionnelle; République; Consulat… Les Français ont conscience très rapidement de ce bouleversement, et dès juin 1789 on voit apparaître le terme d'Ancien Régime.

A) L'impossible réforme monarchique (1789-1792)
De mai 1789 à aout 1792, on tente la monarchie constitutionnelle, d'inspiration britannique. Le Roi et son entourage sont soumis à une pression de réforme. Elle émane des Etats généraux, même les privilégiés voient une nécessité (La Fayette; abbé Grégoire). Certains réclament que le Roi cède quelques pouvoirs à l'Assemblée. D'autres prônent le retour à l'absolutisme (dont le frère de Mirabeau). Plusieurs confrontations au sujet du prix pour les nouveaux impôts requis par le Roi. Certains députés de la noblesse et du clergé rejoignent ceux du Tiers Etat. Suite au serment du jeu de paume, les EG se transforment en Assemblée Constituante. D'autres pressions existent: crise sociale dans les campagnes et les villes (émeutes à Caen). Une pression populaire relayée par les médias. Des journaux et pamphlet apparaissent et sont criés dans les rues et font entrer des populations dans le débat. Il s'ensuit une modification du rapport de France entre conservateur et réformateur. Réaction paradoxale du Roi: reconnaissance de l'AC le 9 juillet et appel aux députés de la noblesse et du clergé de s'y intégrer tout en amenant des régiments près de Paris. L'ensemble de Paris se soulève face à cette présence militaire suite à une difficulté d'approvisionnement alimentaire: ils prennent des pétoires aux Invalides et des poudres à la Bastille, dont le gouverneur de Launay est exécuté. Il s'ensuit une institutionnalisation de