L'homme de Néandertal ou Néandertalien est un représentant fossile du genre Homo ; il a vécu en Europe et en Asie occidentale au Paléolithique moyen, entre environ 250 000 et 28 000 ans avant le temps présent. Durant plus d'un siècle à compter de sa découverte, les hypothèses émises à son sujet ont reflété les préjugés du moment : longtemps considéré comme une sous-espèce au sein de l'espèce Homo sapiens et nommé en conséquence Homo sapiens neanderthalensis, il a été ensuite considéré par la majorité des auteurs comme une espèce indépendante nommée Homo neanderthalensis. Un séquençage partiel de l'ADN nucléaire néandertalien effectué en 2010 a conduit les auteurs à envisager un « flux de gènes » ancien entre les hommes de Néandertal et les êtres humains anatomiquement modernes d'Eurasie, remettant donc en question la thèse selon laquelle ces deux groupes correspondent à des espèces distinctes1. Toutefois ce résultat fait encore l'objet d'un vif débat au sein de la communauté scientifique.
Premier homme fossile reconnu, premier être humain disparu distinct de l'Homme actuel, l'homme de Néandertal est à l'origine d'une riche culture matérielle appelée Moustérien, ainsi que des premières préoccupations esthétiques et spirituelles en Europe (sépultures). Après une difficile reconnaissance, l'homme de Néandertal a longtemps pâti d'un jugement négatif par rapport à l’Homo sapiens. Il est encore considéré dans l'imagerie populaire comme un être simiesque, fruste, laid et attardé. En fait, les progrès de l'archéologie préhistorique et de la paléoanthropologie depuis les années 1960 ont révélé un être d'une grande richesse culturelle, plus robuste que l’Homo sapiens, avec un cerveau légèrement plus volumineux en moyenne et mieux adapté à son milieu2.
De nombreux points restent encore à élucider concernant notamment la date de son apparition et les causes de son extinction vers 28 000 ans avant le temps présent, après plus de 250 000 années