Homme politique, un métier comme les autres ?

Entré en politique en 1858, le baron de Mackau a exercé des fonctions d’élu pendant une soixantaine d’années. Sa carrière offre à l’observateur un inventaire des transformations de l’activité politique sur la même période, amenant à la professionnalisation politique. On entend par là le phénomène de remplacement des notables pas des «entrepreneurs politiques» (Garrigou citant Weber,1992:10). Les hommes qui se consacre à la politique au titre de leur activité principale vont alors être considéré comme des professionnels de cette activité. Mais l’organisation et la direction de la vie d’une population sur un espace donné peut-elle légitimement être considérée comme un métier, soit une activité régulière dont une personne tire ses moyens d'existence, qui requiert un savoir-faire, et qui définit sa condition ? Ainsi, la professionnalisation de l’activité politique fait-elle de l’exercice du pouvoir un métier propre ? Nous pourront observer en premier lieu dans quelle mesure la professionnalisation politique fait émerger un métier politique, puis les caractéristiques qui limitent cette vision.

I) Le passage de notables à «entrepreneurs politiques» rapproche la définition de l’activité politique de celle du métier.

A) Vivre pour et de la politique

1. L’autonomisation de l’espace politique.

Selon Gaxie, la professionnalisation de l’activité politique est passé par la mise en place d’une bureaucratie professionnelle centralisant l’exercice du pouvoir. Celle-ci a redéfinit l’activité politique comme la conquête de l’Etat. L’exercice du pouvoir, auparavant effectué par des notables, passe aux mains de professionnels et se transforme en activité à temps plein. Emerge donc un champ politique autonome par rapport au reste de la structure sociale (Phélippeau). Les représentants politique abandonnent leur profession d’origine pour se consacrer entièrement et se maintenir dans la politique qui devient leur activité