homme
Paragraphe 1
En premier lieu, on critique le fait que les rites religieux ont tendance à être modifiés par l’Église selon l’intérêt de ses dirigeants. En effet, le prieur empêche l’Ingénu de sacrifier son prépuce selon le fait que la circoncision est un rite du passé et que le baptême semble bien plus favorable. «Le prieur redressa les idées du Huron; il lui remontra que la circoncision n’était plus de ce mode; que le baptême était beaucoup plus doux et salutaire; que la loi de grâce n’était pas comme la loi de rigueur.»(p.58) Le prieur favorise le baptême afin de devenir le parrain de l’Ingénu et de lui résigner son bénéfice. Le verbe «redressa» fait référence à la supériorité de l’Église cherchant sans cesse à convaincre les gens que sa pensée est la bonne. De plus, cet homme d’Église tente de changer le lieu du sacrement en question. Ayant lu dans la Bible se doit d’être effectué dans un cours d’eau, l’Ingénu tente de s’y conformer lorsque le prieur lui adresse ces propos : «Mon cher neveu, (…) ce n’est pas ainsi qu’on baptise en Grande-Bretagne; reprenez vos habits et venez avec nous.»(p.60) Le prieur, agissant comme le créateur du christianisme, contre-argumente sans cesse l’Ingénu qui veut simplement se conformer à la Bible. Les verbes «reprenez» et «venez» à connotations impératives viennent appuyer le fait que le prieur agit tel un être supérieur et qu’il peut grâce à cela modifier les rites religieux à sa guise. En ce sens, l’Église se donnerait le droit de réinventer la religion catholique selon ses intérêts.