Homosexualité: taboo au lycéé
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Publié le 7 janvier 2009.
« Moi, je suis homosexuel », confie l'intervenant. « Et merde ! », s'écrie aussitôt un élève. « T'es surpris que je n'en ai pas honte ? » Réponse : « Oui. » Pour la quasi-totalité des 17 élèves de la classe de terminal CAP installation thermique du lycée Guimard (19e), l'atelier organisé hier par l'association SOS Homophobie était leur première rencontre avec des homosexuels déclarés. L'objectif pour Michel et Arnaud, les responsables associatifs, est de sensibiliser à cette forme de haine. Non sans mal : les préjugés sont immenses, les tabous bien présents, l'ignorance abyssale.
« Moi, je veux savoir d'où ça vient », lance Moussa* qui dit « ne pas comprendre même si ça ne me gêne pas ». « C'est quand on a plus de plaisir avec une fille, on veut goûter à un autre fruit », répond Sam. Arnaud explique alors qu'il ne s'agit pas d'un choix : « Est-ce que vous décidez, vous, de qui vous tombez amoureux ? » Nouvelle interrogation des élèves : « Est-ce qu'un homosexuel, ça se voit ? » « Oui, quand on parle à un gay, il prend une voix de femme », tranche un élève tandis qu'un autre lance à l'intervenant : « Toi, tu le caches bien. » Comment réagiraient-ils s'ils voyaient deux garçons s'embrasser dans la cour ? « Y aurait des insultes », répond un jeune tandis qu'un autre estime qu'« entre deux filles, ça passerait ». Si quelqu'un de leur famille leur annonçait son homosexualité ? « Je lui mettrais des claques pour le remettre dans le droit chemin », affirme l'un, alors que Sam, sous les quolibets, assure que « ce qui compte, c'est qu'il soit heureux ».
Sur des petits papiers, les élèves sont ensuite invités à poser toutes les questions qu'ils souhaitent. Le ton est subitement plus intime : « Ya-t-il plus de plaisir pour le pédé que pour la lesbienne ? Est-on gay si l'on aime les vêtements gays ? » A la sortie de l'atelier, les avis sont partagés. « Ce n'est pas parce que