Horace de corneille
Texte
[…]
Valère
Sire, puisque le ciel entre les mains des rois Dépose sa justice et la force des lois,
1470 Et que l’État demande aux princes légitimes Des prix pour les vertus, des peines pour les crimes,
Souffrez qu’un bon sujet vous fasse souvenir Que vous plaignez beaucoup ce qu’il vous faut punir ; Souffrez…
Le vieil Horace Quoi ? Qu’on envoie un vainqueur au supplice ?
Tulle
Permettez qu’il achève, et je ferai justice : J’aime à la rendre à tous, à toute heure, en tout lieu. C’est par elle qu’un roi se fait un demi-dieu ; Et c’est dont je vous plains, qu’après un tel service
1480 On puisse contre lui me demander justice.
Valère
Souffrez donc, ô grand roi, le plus juste des rois, Que tous les gens de bien vous parlent par ma voix. Non que nos cœurs jaloux de ses honneurs s’irritent ; S’il en reçoit beaucoup, ses hauts faits le méritent ; Ajoutez-y plutôt que d’en diminuer :
Nous sommes tous encor prêts d’y contribuer ; Mais puisque d’un tel crime il s’est montré capable, Qu’il triomphe en vainqueur, et périsse en coupable. Arrêtez sa fureur, et sauvez de ses mains,