Hugo, les raisons et les ombres, la fonction du poète
Mais sa parole n’est pas toujours entendue
· Les obstacles ne manquent pas, même s’ils ne sont pas au centre du poème.
· Ils sont concentrés aux vers 11-12 : « les épines/ L’envie et la dérision » : le premier symbolise les difficultés matérielles, les deux autres sont dus aux hommes, et révèlent leur petitesse.
· De plus, on ne peut envier qu’un plus grand, c’est donc une reconnaissance implicite de la qualité du poète.
· Quant à la dérision, elle est très proche de ce qu’endure l’albatros baudelairien. Tous le font souffrir et laissent des traces, mais n’arrêtent pas sa marche.
· Mais on sait qu’un prophète ne peut être entendu. Est-ce pour cette raison que l’extrait commence par l’apostrophe : « Peuples, écoutez... » ?
Transition : nous venons de voir les fonctions classiques du poète, lire le monde, le traduire aux hommes. Mais Hugo lui assigne une tâche plus noble encore, la perception du divin.
III/ Le prophète
· Le poète perçoit le mystère et le révèle aux hommes. Il parle avant et devant · Le prophète est étymologiquement celui « qui parle » « pro » veut dit dire « devant, avant, ou à la place de ». Tous ces sens sont intéressants.
· Il est l’étoile, il dit la vérité, et ses rayons évoquent les représentations picturales des prophètes, ou encore la statue par laquelle Michel-Ange représente Moïse dans l’église Saint-Pierre-aux-Liens à Rome, avec des rayons sortant de son front, que les touristes mal intentionnés ou peu cultivés prennent pour des cornes.
· Il est au-dessus des partis, et conduit les hommes, « rois et pasteurs » (v.30), à Dieu.
· Ses bienfaits sont universels, comme l’expriment les contrastes « villes et déserts, Louvre et chaumière...rois et pasteurs ». Le Louvre symbolise ici le palais royal.
· Le verbe poétique se trouve investi des pleins pouvoirs. Car il devient même un guide, comme l’étoile qui a conduit les « rois et pasteurs », allusion à