Hugues des hazards : un évêque à la page
Vous souriez ! Tant mieux ! Lui aussi aurait souri, souri que l’on dise cela de lui et que l’on écrive encore des pages et des pages sur celui qui a écrit une page glorieuse de l’histoire de son diocèse et qui y figure dans les belles pages ! Avec Hugues des Hazards, la page ne sera jamais tournée, car son message est toujours inscrit dans la pierre de son tombeau. « Je serai toujours un lien entre vous et Dieu vers qui je veux vous conduire. » Pontife et pasteur, il le fut dès la première heure. Son discernement, sa perspicacité et sa clairvoyance lui ont fait comprendre la nécessité de lutter contre tous les abus de son temps ; il a perçu très tôt l’urgence des réformes qu’il fallait apporter à l’Église, et notamment à son Église diocésaine. Dès sa consécration épiscopale, le choix de sa devise : « Moderata durant » montre sa volonté de reprendre sérieusement le gouvernail. Oui, il est à la page, il sait ce qui se passe, il pressent ce qui va arriver… Il est temps d’agir (l’avènement de Luther est tout proche ! [1517]). Il convoque les prêtres en synode. Les clercs ne comprennent rien au latin. Publier des textes incompris serait donc vain. En effet, comme il a déjà fait imprimer d’autres livres à l’usage de ses prêtres, il a bien l’intention d’utiliser la nouvelle technique de l’imprimerie pour éditer ses Statuts synodaux. Souhaitant que ces lois deviennent le vade-mecum de ses clercs, il décide donc de les publier bien sûr en latin, mais accompagnées de leur version française. Ainsi, Hugues des Hazards est le premier évêque de Toul à utiliser ces deux nouveaux moyens de divulgation et de vulgarisation du savoir : l’imprimerie et l’emploi du commung langaige.
Hugues des Hazards ne cesse d’encourager la connaissance et l’amour des belles lettres qu’il a lui-même étudiées dans les écoles les plus renommées de Toul, de Metz et de Dijon. Puisqu’il n’existait à cette époque aucune université en Lorraine,