Huis clos scène 5
Garcin exprime cette douleur morale par la colère : il ne supporte effectivement plus l'étrange passion qu'éprouve Estelle à son égard ni l’hostilité insurmontable d’Inès. Il s'emporte et devient violent, il frappe contre la porte pour se sauver, et exprime clairement son profond dégoût envers ses deux partenaires : "Je ne peux plus vous supporter" et à Estelle : « Tu me dégoûtes encore plus qu'elle ». Estelle, quant à elle, exprime sa souffrance par les sanglots. Le fait de rester seule avec Inès pour l'éternité la terrorise : « Inès a sorti ses griffes, je ne veux plus rester seule avec elle ». Elle devient même hystérique et en vient à supplier Garcin : « Garcin, je t'en supplie, ne pars pas ». En ce qui concerne Inès, c'est la jalousie qui la ronge. Elle désire plus que tout Estelle, mais ne supporte pas que cette dernière convoite un homme : « Ha ! Lâche ! Lâche ! Va ! Va te faire consoler par les femmes ». Elle exprime ainsi sa profonde répugnance des hommes. La souffrance physique n’est rien en comparaison de la souffrance morale, aussi Garcin dit-il : « J'accepte tout », suivi d'une énumération d'instruments de torture, « les brodequins, les tenailles, le plomb fondu, les pincettes », véritable panoplie des tourments de l’enfer, selon la représentation populaire. Nous remarquons donc l'inutilité totale de la douleur physique face à la souffrance de l'esprit : « Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les Autres », comprend soudain Garcin.
II - Un trio infernal ou le cercle vicieux Ce trio infernal va devenir un trio inséparable sans aucune solution, ni issue, car, lorsque contre toute attente, la porte de la chambre de l’hôtel infernal s’ouvre, aucun d’eux ne peut et ne veut s’enfuir. Estelle, qui aime les hommes, tente de