Humanisme
Choix du sujet : dissertation
Jean Vilar, célèbre homme de théâtre et créateur du festival d'Avignon, a dit : « De tous les temps le théâtre a cherché à se transformer ; c'est ce qu'on appelle les crises. Tant que le théâtre est en crise, il se porte bien. ». Il est vrai que depuis toujours, le théâtre peint des personnages aux vices et aux vertus communes aux individus de son temps. En effet, pour se rendre intéressant, il met en scène des personnages d'apparence ordinaire, contrôlés par une force apparente et plus ou moins importante qui va fortement ou pas du tout influencer leur choix et décisions. Avant le XVIIIème où les repères théâtraux se brouillent notamment avec la naissance du drame, on distingue deux genres, deux directions : le comique et le tragique. La tragédie a été inventée par les Grecs (Eschyle, Sophocle et Euripide). Les héros tragiques étaient alors des rois, des princes ou des personnages issus de la légende et de l’épopée. Ces personnages sont très souvent pris au piège dans une impasse, une force puissante les contrôle, les rendant pathétiques, ce qui, à l'inverse de la pitié leur donne de la grandeur. S’opposant à la tragédie, la comédie cherche à divertir, à faire rire par la légèreté de l’intrigue ou la peinture des personnages qui y est faite. La comédie a pour but de « corriger les mœurs par le rire » (castigat ridendo mores, dit l’adage latin). Pour Molière, il s’agit de « corriger les hommes en les divertissant », avec par exemple la mise en place d'un quiproquo ou de déguisements. Dans la comédie les personnages ne sont pas nobles, ce sont des bourgeois caricaturalisés ou des personnages de condition modeste. Cependant, représenter des personnages confrontés à des choix et à des décisions trop prévisibles pour le spectateur (puisqu'il la représente et suit ses règles en général) est-il suffisant pour attirer et intéresser ce dernier ? Le théâtre a-t-il pour unique ambition de dépeindre la