Hume "Traité de la nature humaine"
Pour ma part, quand je pénètre le plus intimement dans ce que j’appelle moi, je bute sur une perception particulière ou sur une autre, de chaud ou de froid, de lumière ou d’ombre, d’amour ou de haine, de douleur ou de plaisir. Je ne peux jamais saisir, moi, en aucun moment sans une perception et je ne peux rien observer que la perception. Quand mes perceptions sont écartées pour un instant comme par un sommeil tranquille, aussi longtemps, je n’ai plus conscience de moi et on peut dire vraiment que je n’existe pas. »
Dans cet extrait Hume s'interroge sur la réalité du moi et l'expérience que nous pouvons en avoir. Spontanément, quand nous parlons du moi, nous figurons que nous savons de quoi nous parlons et nous assimilons ce moi à une entité à une substance qui nous définit. Le moi serait ainsi notre identité. De manière simple nous distinguons ainsi le moi de ce qui n'est pas moi, et personne spontanément ne remet en cause son existence. Le moi constitue alors une unité simple. C'est cette idée que Hume va remettre en cause ici en partant de l'expérience que nous en avons. Il s'agit alors de montrer que quand nous nous retournons en nous-mêmes, nous ne saisissons jamais cette identité, ce moi dont nous parlons, nous n'avons que des perceptions particulières. Cette question a déjà été abordée sous la rubrique FAQ à travers l'explication de cet extrait. Vous pouvez vous y rendre en utilisant notre moteur de recherche. Il s'agit du sujet suivant : Le problème qu'aborde Hume est donc celui de l'identité personnelle : à la fois, il nous semble qu'il s'agit de la chose la plus évidente et en même temps nous ne parvenons jamais à en faire l'expérience puisque nos