Nous ouvrons ici notre blog à un chroniqueur extérieur passionné par la Chine, notre ami Renaud de Spens, analyste des médias chinois et ancien attaché de presse à l’ambassade de France en Chine.

Pour les Chinois, les Coréens du Nord sont un peu comme un miroir déformant dans une foire, des créatures remontées du temps d’un Jurassic Parc voisin, à la fois ilotes et idiots utiles. Beaucoup de plaisanteries les mettent en scène, exutoires qui règlent aussi les comptes des Chinois avec leur propre passé totalitaire maoïste. Dans les conversations sur internet ou dans les dîners, la Corée du Nord s’invite presque à coup sûr ; c’est un peu le « point Godwin » des discussions chinoises.

Petit florilège qui en dit plus sur l’évolution et la maturité politique des Chinois que sur leurs voisins ex-frères d’armes :

Critiques sur la pauvreté du fait de l’homme et de la politique :

Un ouvrier d’une collectivité agricole trouve un poisson dans une rivière et le rapporte tout heureux à sa femme :

- On va se faire du poisson frit !

- Il n’y a pas d’huile.

- Bon, bouilli alors !

- Il n’y pas de casserole.

- Faisons le griller !

- Pas de bois…

L’homme dépité va remettre le poisson dans la rivière. Le poisson s’écrie alors : « Vive Kim Rong-Il ! »

Un tableau représente Adam et Eve. Un Anglais passe devant et dit : ce sont sûrement des Anglais, l’homme a quelque chose de bon à manger et le partage avec la femme. Un Français passe alors et déclare : « Ce sont certainement des Français, des amoureux qui se promènent tout nus ». Enfin, un Coréen du Nord arrive : « Ce sont sûrement des Coréens du Nord : ils n’ont rien pour se vêtir, pas grand chose à manger, et ils se croient au paradis ! »

Critiques sur la propagande et la censure

Kim Rong-Il va inspecter une ferme. Il voit des petits cochons, et va immédiatement au milieu d’eux pour se faire photographier. S’apprêtant à publier l’image dans le journal, le photographe angoisse sur le titre à lui