Humpty dumpty, un corps sans organes
Humpty dumpty had a great fall
All the King’s horses and all the King’s men
Couldn’t put Humpty dumpty in his place again.”
Question: qui est Humpty Dumpty ?
Pourquoi tous les chevaux et tous les gardes, ce qui doit tout de même faire un sacré nombre de personnes , ne sont-ils pas assez nombreux pour relever ce pauvre Humpty dumpty tombé de son mur ?
Selon les meilleurs spécialistes anglais des « nursery-rhymes », la comptine d’ Humpty dumpty est une devinette. Si en Angleterre, comme en France, les comptines ne se démodent pas (quel âge peut bien avoir aujourd’hui ce pauvre Frère Jacques ? ), bon nombre de petits anglo-saxons connaissent aujourd’hui encore le personnage d’ Humpty dumpty, et donc la réponse de la devinette.
Alice par exemple, dans le deuxième récit de ses averntures, De l’autre coté du miroir, ne doute pas une seule seconde, et reconnait Humpty dumpty sans aucune hésitation : -“ when she had come close to it, she saw clearly that it was Humpty Dumpty himself.”
L’ auteur insiste d’ailleurs sur la certitude de la jeune fille: -“it can’t be anybody else!” -“I am as certain of it, as if his name was written all over his face.”
Enfin notre héroïne éprouve une certitude dans ces aventures où sa raison semble s’égarer, perturbée par trop d’extravagances, et de non sens. De cet autre coté du miroir, Alice est en effet, tout comme dans sa première aventure, son rêve, dans un pays merveilleux : le « wonderland ». Notons ici, que le mot anglais « wonder », employé non plus en nom commun, mais en verbe, se traduit par « s’interroger », « se demander ».
« Le merveilleux est source de doute » selon Pierre Mabille. En ce sens, le pays des « merveilles » devient rapidement le pays des « questionnements » : ceux de la jeune enfant Alice. L’ensemble des deux récits est un véritable voyage initiatique,