Husserl, science et intuition
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Il semble intéressant de commencer par expliquer le fondement de ce que semble abhorrer Husserl dans ce texte, à savoir, le raisonnement scientifique.
Pour la science, le monde ontologique, qui est relatif à l’être, est réduit à une étude quantitative. En effet, si le monde est homogène par sa quantité, les formes ne deviennent exprimables que qualitativement. Par la science, l’essence d’un être n’est jamais atteinte, seule une propriété spécifique, définie par cette forme – mais qui n’est en rien son essence – est atteinte.
La démarche de raisonnement scientifique aboutissant à une loi scientifique se déroule en trois mouvements, trois phases.
Tout d’abord, il y a la phase dite de réceptivité qui correspond à l’observation d’un phénomène – En effet dans l’inductivisme, un événement observé est toujours nécessaire au raisonnement. (Exemple : L’eau, sur le feu, entre en ébullition à 100°C).
Puis vient la phase de la construction de la loi qui n’est qu’une généralisation issue des résultats de l’observation et de plusieurs expérimentations au cours desquelles il est nécessaire de faire varier les paramètres. (Pour l’exemple d’observation précédent : Variation du type de récipient contenant l’eau…). Mais cette généralisation n’est en rien, bien qu’elle soit présentée comme telle, une vérité absolue, universelle. Chez Hume, l’universalité de l’observation d’un phénomène est l’habitude. C’est l’extension de la loi au monde, à l’universel.
Enfin la troisième