Hymne à la beauté
On remarque que la beauté semble presque toujours émerger d’une profondeur (« ciel profond », « abîme », « gouffre noir »). L’allusion à une profondeur ténébreuse souligne son origine obscure.
En fait, son origine oscille entre le bien et le mal. Une série d’image représente cet antagonisme : l’opposition haut / bas (« ciel » / « abîme »), ténèbres / lumière ( « gouffre » / « astres »), « ciel » / « enfer »...
Il compare la beauté au paradis en employant des mots tel que « ciel », « divin », « astre », « dieu » et « ange » mais aussi à l’enfer « abîme », « infernal », « crime », « gouffre noir », « l’enfer » et « Satan ». Tout chez la beauté à une forme positive et négative.
Beau mais dangereux, comme Jeanne Duval, femme de couleur que B. a énormément aimé, prostit, relation passionnée, plus sexuelle que sentimentale. Elle est belle mais dangereuse, voilà la vision qu’il a d’elle. Beaudelaire décrit la beauté de cette femme et le danger qu’elle représente pour lui. Elle peut donc le faire souffrir, lui faire du mal et il a peur de cela.
Spleen et idéal : le poète se sent pris entre la misère et l’angoisse d’un coté, c’est le spleen, et l’aspiration vers un absolu, un idéal de l’autre. C’est la tragique dualité de l’artiste qui est ici exprimée. Dualité de la beauté divine et la beauté infernale. Il se brule dans le danger de la beauté.
Hymne à la beauté
Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô Beauté ? ton regard infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.
Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore;
Tu répands des parfums comme un soir orageux;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.
Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne