Hypone a la beauté
INTRODUCTION : CONTEXTE : CE POEME de Charles Baudelaire est tiré de la section Spleen et Idéal, première section de son livre « Les fleurs du mal », publié pour la première fois en 1857. Ce livre est un recueil de poèmes qui regroupe la quasi-totalité de sa production en vers de 1840 jusqu'à sa mort, fin août 1867. Dans cette section, le poète évoque la condition tragique de l'homme moderne déchiré entre l'aspiration à la Beauté salvatrice et la tentation du désespoir. …afficher plus de contenu…
Ce philtre aux effets contradictoires représente bien l'ambivalence de la beauté.
Le mot « philtre » est polysémique : il a plusieurs sens. L'élixir d'amour renvoie à Tristan et Iseult, mais aussi d’une manière générale à la sorcellerie, aux contes de fée. Le philtre désigne aussi la partie en creux de la lèvre supérieure qu'on appelle « l’arc de Cupidon » : tout est fait pour mélanger des références culturelles variées. On rejoint la mythologie antique également avec le mot « amphore ».
« Ton oeil », c'est une synecdoque (la partie représente le tout) l'oeil au singulier désigne en fait les yeux, le regard, la beauté
toute …afficher plus de contenu…
… Fée aux yeux de velours … Ô mon unique reine ». Son regard est descendant : « oeil .. sourire … pied » à travers le point de vue du poète, le lecteur suit ce mouvement de prosternation. Les antithèses sont multipliées en cette fin de poème : « ciel / enfer … Satan / Dieu … ange / sirène ». On trouve aussi des paradoxes : des associations d'idées qui choquent le sens commun « Beauté / Monstre … Effrayant / Ingénu » on rejoint presque l'oxymore ici : normalement, le monstre se trouve du côté de la laideur, et l'ingénuité est par définition inoffensive.
Par le paradoxe et l'oxymore, Baudelaire casse les idées reçues : oui, un monstre peut être beau et digne d'adoration, et l'on peut ressentir de la peur devant la beauté, et cela ne l'empêche pas d'être