Idéalisme
Etre idéaliste, dans le langage courant, désigne une personne utopiste, qui a de grands idéaux et conçoit le monde sans réelle prise en compte de la réalité. Ainsi, on qualifie souvent d’idéaliste, les personnes qui s’engagent pour de grandes causes, engagement qui d’un point de vue extérieur, est voué à l’échec et à la désillusion. En philosophie, l’idéalisme revêt un tout autre sens, et désigne un courant de pensée bien définie. Se demander ce que signifie être idéaliste en philosophie suppose une connaissance de ce mouvement dans toute sa diversité historique. Une présentation bien que succincte, s’avère alors nécessaire. Dans un deuxième temps, on est en droit de se demander s’il existe un idéalisme idéal ou si l’idéalisme reste un système de pensée pure en rupture totale avec la réalité. Enfin, nous aurons à constater le rôle moteur de l’idéalisme dans la progression de l’humanité.
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Quand l'idéalisme antique se contentait de valoriser d'une façon ou d'une autre l'intelligible du monde, les penseurs de l'époque moderne ont poussé parfois très loin la logique de cette relativisation de la réalité sensible. Au cours du temps, d'idéalisation en renforcement de la subjectivité, le crédit en l'extériorité du monde s'est réduit comme une peau de chagrin et l'idéalisme moderne résiste faiblement à la tentation de nier l'« altérité » de la réalité, qui est réduite dans sa totalité à de l'intelligible.
Descartes, idéalisme problématique (idéalisme empirique, selon Kant) : la pensée est la réalité la plus évidente, la réalité du monde extérieur est une problématique. Seul Dieu peut nous la garantir.
Leibniz, idéalisme monadique : les substances sont spirituelles, et Dieu établit une harmonie entre elles.
Berkeley, idéalisme immatérialiste : la matière est une fiction ontologique. Berkeley considère que la conscience attribue par erreur une objectivité à ce qui n'est qu'une production idéale. Cette