Identité culturelle et conflit
Sur pareille question, il est urgent de se placer sur le terrain des faits, avant même d’avancer une quelconque théorie et les faits ici nous mettent en présence d’affrontements graves. S’il est une question grave dans notre monde actuel, c’est bien celle des conflits entre les cultures et les conflits dits ethniques. Depuis la chute du mur de Berlin et l’effondrement du communisme, les nœuds conflictuels ont changé de nature, ils sont devenus moins idéologiques et beaucoup plus revendicatifs quant à défendre les intérêts de communautés culturelles différentes. A la racine des ces conflits, il y a la revendication d’une identité culturelle, liée à l’appropriation individuelle du statut de membre d’une communauté culturelle. Cette identité apparaît en filigrane dans tout le vocabulaire dont nous nous servons aujourd’hui. Des termes tels que : le « peuple kurde », le « peuple corse », « l’identité basque », « le peuple palestinien », « le peuple juif », le « sentiment patriotique américain », etc. supposent la reconnaissance d’une forme d’identité.
1) Or l’identité culturelle ne va pas de soi. Elle est une forme d’identité d’objet et correspond à une définition. Je peux, devant autrui, me définir comme américain, palestinien, israélien, breton, basque, etc. Cela veut dire que je m’identifie à une communauté culturelle et que, par là, j’entends défendre mes appartenances : ma langue, mes traditions, mes valeurs, mes intérêts au sein de ma communauté. Qu’il y ait une valeur de ma culture, cela ne fait pas de doute, il y a une valeur et une richesse de toutes les cultures ; le problème, c’est quand cette identité n’est plus perçue comme une composante naturelle de la diversité, mais devient une agrégation conflictuelle. Mais comment l’identité culturelle peut-elle devenir conflictuelle ?
Le problème ne surgit que de la fragmentation où l’esprit se maintient, de la fragmentation intérieure de ma personnalité, et de la