« Il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. » Beckett

643 mots 3 pages
« Pour commencer, il faut commencer, et on n'apprend pas à commencer. Pour commencer, il faut simplement du courage. » Le philosophe Vladimir Jankélévitch (De la vertu. Le courage et la fidélité) dit que c’est sur fond de découragement que le courage s’élève, le découragement est premier et le courage est précédé de toutes les raisons que l’on se donne pour ne pas entreprendre ou ne pas continuer une tâche qui paraît fastidieuse, harassante, sans finalité. C’est sur la durée que l’on perd courage : on croyait parvenir au but rapidement, puis on a l’impression de piétiner ou de régresser, la fatigue physique, intellectuelle ou morale s’installe, et le découragement apparaît comme une perte de motivation morale, comme démoralisation. Je suis démoralisé : les choses ne vont pas comme je m’y attendais.
Pourtant, retrouver le moral, se redonner le moral n’est pas affaire de moralité càd de devoir : c’est affaire de vertu, dit Aristote (Ethique à Nicomaque, III), càd de disposition naturelle toujours déjà présente de façon latente en moi et qu’il faut trouver le moyen d’actualiser. Alors que la plupart des vertus sont des dispositions personnelles que l’on a ou que l’on n’a pas (le talent de musicien par ex), Aristote reconnaît trois vertus morales partagées : le courage, la justice et la prudence, cette dernière étant prépondérante car elle est la vertu de délibération et règle les deux autres en nous permettant de dégager une mesure commune (en justice on délibère avec les autres, dans le courage, on délibère avec soi-même mais en ayant en vue le bien de la communauté : vertu silencieuse et collective). Et le courage surgit toujours dans les situations inédites, on se surprend soi-même à être courageux alors qu’on croyait ne pas ou ne plus pouvoir l’être : « La surprise est l’épreuve du vrai courage » Aristote.
La phrase de Beckett ne veut pas dire qu’il y a un devoir d’être courageux ou qu’il faut continuer de faire ce que l’on a à faire au nom du mérite, au nom de

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