Rédaction du Brevet Blanc 2009

Il ne voulait pas parler. Pas parler pour le moment, du moins, il ne voulait pas, pas maintenant, il ne voulait pas quitter Jenny mais il y était obligé, il aurait tout fait pour ne pas y aller, quitte à se casser une jambe mais il devait y aller, c’était son devoir et il devait aussi lui répondre. « Ce n’est rien » soupira t-il. « Jacques, tu sais très bien que tu as l’âge, que vas-tu faire ? - Je n’en sais rien, je n’en sais rien ! » Il se le répéta plusieurs fois jusqu’à que ça se finisse en un murmure. Bien sûr qu’il savait mais il ne voulait pas accepter de la laisser, il l’avait attendue trop longtemps pour s’en séparer. « Tu dois y aller, Jacques » dit-elle fermement mais doucement. « Non, je ne te laisserais pas seule » murmura t-il. « Pourquoi ? Je pourrai me débrouiller, tu viendras le plus souvent possible avec tes permissions, je t’écrirai chaque jour de la semaine. Je t’attendrai Jacques. - Je ne peux pas Jenny, rien que l’idée d’être loin de toi me tue à petit feu. Je ne pourrai pas me battre dos à toi et face à la mort. Je ne peux pas te quitter comme ça. » Sa gorge était nouée, il aurait voulu pleurer mais ses larmes avaient séché depuis bien longtemps. « S’il te plaît, Jacques, sois raisonnable, tu dois le faire » dit-elle doucement mais elle avait insisté sur le « dois » pour lui montrer qu’elle survivrait. Elle le savait qu’elle n’y arriverais pas sans lui mais elle se devait forte. Elle avait peur, et si il ne revenait pas, que ferait-elle ? Elle aurait aimé que cette mobilisation arrive plus tard, qu’elle eu un enfant qui l’aurait peut être empêché de partir, elle aurait voulu vieillir à ses côtés, avoir des enfants, se marier, mais ça ne se passera jamais. Si il revenait de la guerre, elle savait que tout ne serra jamais plus comme avant et elle ne voulait pas. Elle eut une idée, lui, il attendit patiemment un mouvement de sa part. Elle savait ce