Il vaut mieux se perdre dans sa passion plutôt que de perdre sa passion.
Dissertation
« Qui vit sans folie n’est pas si sage qu’il croit ». Seuls les fous sont donc raisonnés ? Non, bien sûr. Les passionnés, les amoureux, les supporters,... eux aussi le sont !
Il vaut mieux, selon Denis Robert, se perdre dans sa passion que de perdre sa passion. Il vaut donc mieux nous laisser guider par celle-ci, quitte à se retrouver dans un chemin bosselé et boueux. Quel est le risque de s'y perdre ? Une passion peut-elle être néfaste ? En revanche, que peut-elle nous apporter ? Et est-il important pour l'être humain d'avoir des passions dans la vie ? Peuvent-elles aider à se construire soi-même ?
Nous tenterons donc une réaction face à cette idée, et en dégagerons les éléments importants. Nous analyserons d'abord l'emprise qu'ont les passions sur l'âme, et tenterons ensuite de prouver que celles-ci sont indispensables.
Premièrement, c’est par l’activité des passions que notre raison se construit. Nous cherchons à connaître parce que nous désirons jouir, et il n’est pas possible de concevoir pourquoi celui qui n’aurait ni désir ni crainte se donnerait la peine de raisonner. Les passions, à leur tour, tirent leur origine de nos besoins, et leur progrès de nos connaissances, car on ne peut désirer ou craindre les choses que sur les idées qu’on peut en avoir. Et comme nous dit Diderot : « La raison sans passion n’est qu’un roi sans sujet. ».
Par après, lorsque l'homme perd sa passion, il perd son énergie vitale. Et s'il perd cette énergie, il va alors se contenter de fonctionner comme une machine, comme un robot. Ainsi, en psychiatrie, on a repéré la « pensée opératoire » dont sont atteints les sujets qui ne peuvent plus imaginer ou fantasmer. Par ailleurs, la plainte la plus fréquente entendue aujourd’hui dans les consultations psy n’est plus celle des temps de Freud : « Docteur, j’ai trop de pulsions, je n’arrive pas à les maîtriser », mais « Docteur, je ne sens plus rien ». Les psychiatres américains nomment cette