" il n'aurait fallu " Le roman Inachevé, Aragon
Louis Aragon est un écrivain et poète né en 1897 et mort en 1982 ayant participé au mouvement surréaliste. Il écrit en 1956 son recueil de poème Le roman Inachevé, dans lequel il se penche sur sa vie passée, il s'agit en quelque sorte d'une autobiographie en vers. « Il n'aurait fallu » est un poème qui appartient à la partie « l'amour qui n'est pas un mot » du recueil. Il parle de la volonté de vivre retrouvée grâce à la rencontre d'une femme et à la redécouverte de l'amour. Il s'agit d'un poème parallèle à une période de la vie de l'auteur, pendant laquelle il est en dépression et où il fait une tentative de suicide. Sa rencontre avec Elsa Triolet redonne un sens à sa vie. Nous montrerons comment dans ce poème, l’amour d’une femme permet de sauver de la mort. Nous montrerons dans un premier temps l’évocation d’un passé noir et douloureux, puis nous montrerons ensuite l’amour d’une femme qui sauve et guérit.
C’est dans les trois premières strophes que l’auteur cite successivement sa peine et son passé puis sa transformation grâce à l’amour. Le poète y apparait comme un homme désespéré. Dans les trois premiers vers de la première strophe, on retrouve l’imminence de la mort « il n’aurait fallu/qu’un moment de plus /pour que la mort vienne». Elle est accentuée par la tournure impersonnelle, cela montre que la mort ne tient qu’à un fil et que le poète était sur le point de mourir. Ces trois vers font références sans doutes à la tentative de suicide du poète, ils traduisent donc un stade de désespoir total.
Dans la deuxième strophe, les «couleurs perdues » évoquent une période de dépression sombre et triste, sans couleurs, ou le poète broie du noir. La gradation « aux jours aux semaines » amplifie et allonge d’ailleurs la durée cette période, et donne un côté monotone à l’existence du poète. La réalité rendue à « l’immensité des choses humaines » évoque que