Image de pouvoir dans caligula
«Le portrait vous paraîtra idyllique, mais c’est la réalité: les Tunisiennes sont aussi libérées que n’importe quelle occidentale», affirme, enthousiaste, Bochra Malki, de l’Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE).
Il est vrai qu’elles bénéficient, sans conteste, d’une législation avant-gardiste par rapport aux autres pays arabes. Tout près d’elles, leurs consoeurs du Maroc et de l’Algérie vivent toujours sous un régime où la polygamie est autorisée. Les féministes y bataillent notamment pour obtenir le droit au divorce et l’abolition de la répudiation, une pratique qui permet d’arracher les enfants aux mères et réduit des milliers d’entre elles à la mendicité. Rien de tel en Tunisie.
Les étudiantes envahissent les cycles d’études supérieures (49%), les femmes investissent la magistrature (27%), et les pharmaciennes (57%) dépassent en nombre leurs collègues masculins. À Tunis, 80% des médecins de santé publique sont des femmes. Les étudiantes vont bientôt dépasser les étudiants dans les facultés de médecine. Les travailleuses accaparent aujourd’hui 27% du marché de l’emploi, contre 21% en 1987.
Les conseillères municipales occupent 20% des sièges, un record de participation à la vie publique dans le monde arabe. «Plus rien n’arrête la femme en Tunisie. Regardez, nous avons même une femme ministre de l’Environnement et une autre ministre des Affaires de la famille et de l’enfance», fait valoir Bochra Malki.
Leçon d’histoire
Tailleur classique, bijoux en or, téléphone cellulaire à l’oreille, Leyla Khaïat, 50 ans et des poussières, incarne la Tunisienne moderne. La présidente de la Chambre nationale des femmes chefs d’entreprises, également présidente de l’Association des femmes chefs d’entreprises