Image et manipulation
Première idée : l’image contre le concept ? (Philippe Mérieux)
Dans l’histoire, l’image fut d’abord l’ennemie : « il faut conduire l’esprit au concept » (Platon), l’image peut être un obstacle à la conceptualisation.
Aujourd’hui, pour certains formateurs, il y a danger en raison de la place de plus en plus grande de l’image dans la vie des individus. L’élève reste dans l’image et ne va pas aller vers le concept (le zapping). Pour quelles raisons ? La lecture est immédiate, aisée, ludique, incomplète, elle favorise l’identification, l’affectivité.
Au 19è siècle et dans la plus grande partie du 20ème siècle, la domination de l’écrit était totale ; on considérait les langages comme des réalités autonomes susceptibles d’une description indépendante de toute autre considération. Cependant, l’école devait introduire l’image pour susciter de l’intérêt pour une école ouverte à de plus en plus d’élèves. Aujourd’hui, sa fonction thermostatique serait elle de rétablir l’équilibre dans l’autre sens ?
Cette conception de l’image ennemie n’a jamais pu s’imposer, puisque, même ceux qui s’en réclament, ne peuvent se passer d’image (les professeurs de lettres). Dans un environnement où l’image est présente en permanence, peut-on-on se passer de l’image ?
Deuxième idée : l’image « pieuse » (Philippe Mérieux)
Pour illustrer les livres, les éditeurs ajoutaient des images (enluminures : décorer les livres de lettrines, de miniatures), elles agrémentaient l’austérité des textes. Très vite, le maître s’est aperçu de l’attrait provoqué par les images des livres ; l’image prend une telle importance pour l’élève que d’enluminure, elle est, souvent, devenue icône