Imagination chez don quichotte
« Il avait à toute heure et à chaque instant l'imagination remplie des combats, des défis, des enchantements, des aventures, des amours, bref, de ces absurdités que l'on trouve dans les romans de chevalerie, et tout ce qu'il disait, pensait ou faisait n'avait d'autre but que de s'y conformer » (ch. XVIII, p. 187).
1) L'imagination est donc cette force par laquelle Don Quichotte s'arme chevalier dans des "temps calamiteux" :
.[...] En un mot, j'imagine que ce que je dis est comme je le dis, ni plus ni moins; et je la vois en esprit telle que la veut mon désir. » (ch.XXV, p.276-277).
En personnage de la Renaissance, Don Quichotte revendique l'imitation comme la voie la plus juste de la perfection. Fort de cette conviction, il multiplie les occasions de ressembler à son modèle, d'autant plus quand les circonstances s'y prêtent pauvrement. Parfois, en effet, le délire de Don Quichotte est comme planifié, comme peut l'être une ascèse systématique.
Le chapitre où il choisit d'imiter la folie du chevalier trahi par sa dame, entre comme un véritable thème, une sorte d'exercice. À l'étonnement de Sancho, il peut dès lors rétorquer : « Qu'un chevalier errant devienne fou pour une raison, bonne ou mauvaise, on n'a pas à lui en savoir gré. Mon mérite est de perdre le jugement sans