Imagination, connaissance et réalité
Quel rôle joue l’imagination dans la connaissance du réel ? Dans le processus cognitif ? L’imagination n’est-elle que source d’illusion ? De faux semblants ? N’est-elle qu’une faculté qui déforme, d’une faculté qui ne donne que des impressions très floues, très vagues ? Ou au contraire, joue t-elle un rôle incontournable dans la construction d’une connaissance parce qu’elle occupe une position intermédiaire d’une médiatrice entre la perception sensible et la raison, les concepts ? A quoi sert l’imagination dans la construction de notre connaissance du monde ? Il s’agit ici de la connaissance par l’expérience sensible. L’imagination ici n’est pas la faculté de l’imaginaire mais des images. Avons nous des images mentales et sont-elles fiables ? S’agit-il seulement de ‘’ schèmes ‘’ ? Est-ce que l’imagination permet d’articuler les concepts (généraux), et les perceptions (singulières) ? Dans la tradition idéaliste issue de Platon, l’imagination est discréditée. La connaissance ne peut venir que par la raison. Au contraire, dans la tradition empiriste, elle a un rôle essentiel. C’est Kant qui va essayer de faire une synthèse du rationalisme et de l’empirisme et qui va assigner à l’imagination une fonction médiatrice entre la sensibilité et l’entendement.
I) La question de l’image mentale :
La notion d’images mentales est très présente dans la philosophie empiriste. Philosophie selon laquelle la connaissance découle de l’expérience sensible. Au contraire, au 20ème siècle, la notion d’image mentale a été très fortement critiqué (Alain, courant phénoménologique (Husserl, Sartre)). On rejette l’idée d’images mentales qui serait comme des choses, des photos, présentes dans la conscience. Dans la tradition empiriste, et dans la psychologie qui la prolonge, l’image est ce qui reste de la perception. C’est un reflet durable, une marque de l’objet perçu dans la conscience. L’image est comme la photographie que l’on a vue. Mais les images