Le rêve dans les mains libres :
André Breton : « La nécessité du rêve a beau ne pas être connue, elle existe ».

I- La liberté dans le rêve :
a) Pratiques surréalistes :
Le rêve est un thème central du recueil que l’on pourrait remarquer dans chacun des poèmes et dessins qui sont présents, malgré son occurrence plus explicite à 19 reprises dans le recueil : (Frontispice, l’Evidence, Objets, Les tours du silence, Les Mains Libres, l’Arbre-rose, Mains et fruits, Les yeux stériles, Le Tournant, Belle Main, Rêve, La plage, L’espion, Le château d’If, La peur, Les tours d’Eliane, Feu d’Artifice, Femme portative, Les Amis). En effet, cela est dû aux différentes pratiques surréalistes qui visent à raconter les rêves des artistes par des écritures et dessins automatiques afin de retranscrire une réalité pure découlant d’une liberté intérieure. Dès la préface, ou le frontispice, la notion d’imaginaire et de réalité entre déjà en jeu pendant que Paul Eluard énonce « yeux du rêveur » dans son poème en nous annonçant tout de suite le principe de son travail, Man Ray dessine un pont sur lequel une femme surdimensionnée est allongée, ce qui pourrait nous faire penser à un pont entre l’imaginaire et la réalité. Les surréalistes tendront alors à l’expérience du rêve éveillé, l’hypnose, et l’écriture ou dessin automatique afin de se libérer, de retrouver un vrai langage déformé par la culture et par les événements passés. Aragon déclarera d’ailleurs : « Je raconte ma vie comme on fait les rêves au réveil ». Sera alors tout d’abord la liberté associée au rêve que nous étudierons dans cette analyse. A partir du dyptique « Mains Libres », Paul Eluard déclare : « Sans ce titre, ce dessin ce dessin n’a pas de sens » en se référant au procédé du dessin automatique souvent fait dès le réveil par Man Ray qui à son tour qualifiera sa technique artistique : « with free hands » cela serait alors effectivement un procédé qui permettrait à la conscience d’être libérée de toute entrave