Imen
Gérard Charreaux
Professeur à l’Université de Bourgogne Latec(*)
Décembre 1999
(*) Pôle d’économie et de gestion, 2 Bd Gabriel, BP 26611, 21066 Dijon Cedex gerard.charreaux@u-bourgogne.fr L’auteur remercie les deux rapporteurs pour leurs commentaires et suggestions
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Un des articles les plus cités de la littérature économique, que ce soit par les spécialistes de l’écono mie organisationnelle, ceux des sciences de gestion – notamment les chercheurs en finance – est celui de Jensen et Meckling (1976). Cet article a jeté les bases de la théorie positive de l’agence (désormais la TPA), dont l’influence s’est largement étendue au-delà de la finance. Il s’inscrivait dès l’origine dans un projet ambitieux (Jensen et Meckling, 1998) né à l’Université de Rochester au début des années 70 : créer une théorie du comportement des organisations reposant sur l’hypothèse de rationalité des acteurs, notamment des managers. Fondée à l’origine sur la théorie des droits de propriété et sur la notion de relation d’agence empruntée à l’approche principal-agent, cette théorie se veut une théorie de la coordination et du contrôle appliquée à la gestion des organisations et centrée sur les dirigeants. Elle s’applique, en particulier, à l’architecture organisationnelle et à la gouvernance des entreprises. Comme le précisent Jensen et Meckling (1998, p. 8) l’objectif qu’ils poursuivent est de construire une théorie des organisations : « Our objective is to develop a theory of organizations that provides a clear understanding of how organizational rules of the game affect a manager’s ability to resolve problems, increase productivity, and achieve his or her objective. » Bien que dès leurs premiers écrits (en particulier, Jensen et Meckling, 1976 ; Jensen, 1983), les fondateurs de ce courant avaient clairement pris soin de marquer leur différence par rapport à la théorie principal-agent, tant du point de vue des