Malgré la grande puissance économique et politique des États-Unis, ses très vastes frontières avec ses pays limitrophes sont encore source de conflits. Un bon exemple de cette situation conflictuelle est le problème d’immigration clandestine entre le Mexique et les États-Unis, sujet dont traite notamment La frontière de verre, célèbre roman de Carlos Fuentes. Toutefois, dans l’extrait étudié, l’auteur fait naître de cette opposition des relations qu’on aurait pu croire impossibles entre deux personnages si différents. En effet, c’est au sommet d’une tour à bureaux que l’amour surgit entre un laveur de vitres et une publiciste. Nous étudierons comment cette dissemblance contribuera à l’émergence d’un fort lien entre les deux personnages. Pour ce faire, nous soulèverons les différents aspects de cette opposition, puis nous décrirons l’amour unissant les protagonistes. Débutons l’étude de leurs différences par l’élément les dissociant le plus clairement, soit leur classe sociale. En effet, Audrey est éduquée et travaille comme publiciste dans une grande compagnie américaine, alors que Lisandro, peu éduqué, se contente de laver les vitres d’immeubles à bureaux à un salaire dérisoire. En temps normal, il s’agirait de deux individus dont la caste ne permettrait pas la rencontre, ce qui a contribué à freiner leur premier contact. De fait, si ceux-ci n’avaient pas su surmonter cette première barrière, peut-être leur relation se serait-elle limitée à celle qu’on leur eut prescrit, celle d’un cadre et de son subalterne : « […] la jeune femme fit un signe de tête comme on salue, par politesse, un serveur de restaurant, c’est-à-dire moins cordialement qu’un portier d’immeuble… » (p.205) Cet extrait exprime bien comment la première réaction d’Audrey a été influencée par les convenances et comment elle aurait pu s’y arrêter. Notons aussi que leurs différentes nationalités représentaient un obstacle à leur rapprochement. Leurs origines sont source de gêne, tout particulièrement