Les vagues d’immigration en France : Repères historiques À partir du XIXe siècle, l'immigration est indissociable de l'activité économique de notre pays, dont la particularité est de conjuguer forte croissance et faible natalité. Les différentes vagues historiques d'immigration dont nous rappelons ici les principales balises sont étroitement liées aux cycles d'activité de notre pays. Elles contribuent donc au développement des industries et de l'agriculture et participe à l'effort de guerre et de reconstruction. Mais l'immigration « à la française » se forge sur fond de crise sociale et d'empreinte coloniale. Aussi pose-t-elle, à chaque période, le problème d'un contrat social trop souvent occulté aux immigrants. L'entrée dans la nationalité française a représenté, à cet égard, une démarche complexe. La question de l'intégration des immigrés, qui se pose avec acuité depuis l'arrêt de l'immigration économique dans les années 1970, se double désormais de la question de la sélection des travailleurs dont notre économie aura un besoin impératif dans les prochaines années. Cette intégration dans le « creuset français » est-elle compatible avec le besoin croissant de reconnaissance identitaire ? 1860-1910, un pays d’immigrants dans un continent d’émigrants Les effets de la révolution industrielle déclenchent des appels d’air de population importants dans la première partie du XIXe siècle : C’est le temps de l’immigration belge vers les mines, les industries sidérurgiques et textiles, de l’afflux progressif des Italiens dans les métiers du bâtiment, de l’arrivée des Allemands et des Suisses. Ces arrivées régulières et massives sont principalement liées à trois facteurs : - Les conséquences démographiques des guerres napoléoniennes qui prolongent une baisse déjà constatée de la natalité ; - La résistance, sans équivalent en Europe, des paysans français à l’exode rural. Elle s’explique notamment par le développement de petites exploitations familiales au sortir de la