Inégalités sociales et démocratiques
C'est dire si la notion d'égalité est au coeur de la problématique de l'idéal démocratique. Or, depuis quelques années, il n'est question que de panne de l'ascenseur social, de montée de l'individualisme, de remise en cause même de la tendance séculaire à l'affaiblissement des inégalités.
N 'y a-t-il pas là un danger pour la démocratie, au motif même que ces inégalités ne sont pas tolérables dans un système démocratique ?
Nous argumenterons, dans un premier propos, sur cette impossible cohabitation.
S'il est vrai que la démocratie, surtout dans sa dimension sociale, ne saurait admettre l'existence d'inégalités durables et injustifiables, on peut aussi, à l'instar du sociologue Alexis de Tocqueville, au 19ème siècle, s'inquiéter des effets pervers d'une trop grande recherche d'égalité (et a fortiori de l’égalitarisme), c'est à dire la volonté de gommer les différences sociales, avec par exemple, les dangers de ces mesures sur les libertés individuelles comme le droit de propriété ou la liberté du travail. Ne peut-on même risquer l'hypothèse que certaines inégalités sont souhaitables pour que nos systèmes économiques restent efficaces, sachant que démocratie et développement vont de pair ? Au fond, comme le fait le sociologue américain contemporain
John Rawls, ne faut-il pas distinguer entre inégalité et injustice ?
Nous