Analyse du chapitre 1, lignes 1-54, p. 11-13 ☛ Montrer que l’incipit de Bel-Ami contient déjà les clefs du roman Analyse guidée I. Un incipit réaliste a. Un roman réaliste s’attache à construire un cadre spatio-temporel précis. Relevez toutes les indications qui permettent de situer le lieu et le temps de l’action. Les repères spatio-temporels sont précis dans le texte. Certes la date évoquée, le 28 juin, ne mentionne pas l’année, mais les détails concernant le prix des repas, des bocks ou du costume de Duroy dans le quatrième et le sixième paragraphes, permettent au lecteur de l’époque de situer l’action dans un univers qui lui est contem¬porain. Les indices spatiaux quant à eux ne laissent pas de place au doute (l. 50, p. 12 ; etc.) : Duroy se promène dans Paris. Le narrateur dessine un parcours déjà significatif : le héros se trouve dans une rue populaire réputée pour ses prostituées, mais il se dirige vers les grands boulevards, c’est-à-dire vers les quartiers plus riches. b. Maupassant présente une scène typique de la vie parisienne, avec ses habitants, ses cafés, ses rues... Relevez les passages qui décrivent les Parisiens et leurs activités. Le romancier nous pré¬sente deux tableaux parisiens en quelques lignes : – La gargote : ce petit restaurant bon marché est fréquenté par une clientèle populaire. Les « trois petites ouvrières » (l. 8, p. 11) côtoient une « maîtresse de musique » (l. 9, p. 11) dont l’apparence indique la condition modeste. Les participes passés qui lui sont attribués sont révélateurs : « mal peignée, négligée » sont clairement péjoratifs ; quant à, « coiffée » (l. 10, p. 11), qui pourrait être plus positif (ce sont les femmes d’une bonne condition qui couvrent leurs cheveux), il est tout de suite déprécié par la mention du chapeau « toujours poussiéreux », associé dans un parallélisme à la description de la robe « toujours de travers ». Enfin, les « deux bourgeoises avec leurs maris » (l. 10-11, p. 11) ne semblent fréquenter le restaurant