Incipit de la condition humaine
Le début du roman est assez particulier car on ne retrouve rien de traditionnel. Aucun élément d'exposition. L'auteur met en scène son personnage, Tchen, représentant le terroriste pur et dur, presque mythique. Les trois premiers paragraphes de la condition humaine ont la particularité de confronter Tchen à l'acte de tuer un homme.
Nous allons d'abord étudier les caractéristiques de l'énonciation, puis les éléments de création d'une atmosphère.
I - Les caractéristiques de l'énonciation
- Quand on lit le début du roman, on est surpris. C'est une entrée « in media res ». Le nom du personnage est cité en premier mot.
- Il y a mélange des points de vue : narrateur omniscient + focalisation interne.
1. Le point de vue.
a. Le narrateur omniscient
- Il ne donne aucun élément d'explication sur aucun des deux personnages. Ni sur Tchen, ni sur sa cible. Il ne nous dit pas pourquoi il va le tuer.
- Il voit le personnage comme s'il le connaissait ; d'où une certaine frustration du lecteur.
- Le narrateur omniscient connaît l'action de Tchen. Le fil conducteur du passage est l'acte de tuer cet homme.
- Il y a une certitude de l'action : « cet homme devait mourir ».
- Le narrateur omniscient connaît les certitudes et les limites du personnage : « l'angoisse lui tordait l'estomac », « fasciné par ce tas de mousseline blanche ».
- C'est ici bien le narrateur omniscient qui parle, car seul un personnage extérieur peut voir Tcheng fasciné ; un personnage fasciné ne remarque pas les détails (« de la chair d'homme »).
- Tchen est fasciné par le pied.
b. La focalisation interne.
- La plupart des éléments de la scène sont donnés par les sensations du personnage. Exemples : sensations visuelle, auditive : « mousseline blanche », « corps moins visible qu'une ombre », « Klaxon », « vacarme ».
- La