L’incipit de Les Faux-monnayeurs André Gide romancier du XXème siècle, précurseur du mouvement littéraire Le Nouveau Roman a écrit son premier et le seul roman Les Faux-monnayeurs en 1925 dans la Nouvelle Revue française. Gide se détache du roman réaliste. À travers le personnage d'Édouard il montre la vision du roman à reproduire le monde réel et ouvre ainsi la voie à la recherche plus large d'une écriture créatrice. Dans l’incipit de Les Faux-monnayeurs Bernard, un des personnages principaux qui découvre sa bâtardise lors de la lecture de lettres de sa mère. Alors dans quelle mesure cet incipit annonce une nouvelle écriture romanesque. Pour répondre à cette problématique nous allons, dans un premier temps, dégager les fonctions de l’incipit dit classique. On va mettre en valeur, dans un second temps les aspects d’une nouvelle écriture romanesque. L’incipit est pour le roman ce qu’est la scène d’exposition pour le théâtre. En effet, dans un roman dont l’incipit est dit classique, ce dernier sert à donner des informations sur les personnages, le cadre spatio-temporel ainsi que le sujet de l’histoire. Ainsi, l’extrait nous renseigne sur le personnage principal, Bernard Profitendieu. Ce dernier est un étudiant en terminal. Il a deux frères et une sœur. Et, il est en désaccord avec son père. En effet, les expressions suivantes en témoigne : « Mais non : son père et son frère ainé étaient retenus au Palais […] La famille respectait sa solitude ». D’ailleurs il est désigné par Bernard à travers sa tentation. « […] je m’en vais lui signifier mon départ ». Concernant l’endroit où se passe l’action, plusieurs renseignements sont délivrés au lecteur. De même, le titre du chapitre montre que la scène se passe à Paris. S’ajoute au nom de la ville d’autres détails : « le corridor, Palais, lycée… », qui donne à penser que l’action aura lieu dans un espace proprement bourgeois. A propos du temps « trois semaine, la chaleur… » des expressions