Incipit la curee zola
Correction du travail sur l’incipit de La Curée
Balzac aimait commencer ses romans par de longues descriptions d’un lieu ou d’un cadre historique ; les romanciers réalistes s’éloignent de ce modèle et privilégient les incipit in medias res. La Curée, second roman des Rougon-Macquart paru en 1871, débute lors d’un retour du bois de Boulogne. Ce lieu commun artistique du XIXème donne au narrateur l’occasion de décrire la scène, mais ce façon dynamique : les personnages sont à l’arrêt, ils parlent peu ; le narrateur profite de cette pause. Nous verrons que ce début de roman remplit ses fonctions puisqu’il renseigne le lecteur, puis nous étudierons les fonctions symboliques de cette description.
La Curée se présente d’emblée comme une œuvre réaliste. On reconnaît un début in medias res, qui nous place dans une action en cours : « Au retour », tels sont les premiers mots. Néanmoins, on a du mal à dire qu’on est plongé au cœur de l’action, puisque les personnages sont bloqués : « il lui fallut même s’arrêter », « voitures devenus immobiles », « Les voitures n’avançaient toujours pas ». Le narrateur s’empare de cette occasion pour répertorier les protagonistes de la scène : Carnet mondain, noms cités → effet de réel. Cadre mondain, promenade au Bois. S’attarde sur Renée : description physique, de la tenue : femme coquette, et personnage principal. Catalogue des voiture de l’époque, vocabulaire technique abondant : « huit ressorts », « victoria », « cab », « un landeau », « coupé-égoïste » ; « capote », « siège », « livrée », « mors », « harnais ». Même le vêtement des laquais est détaillé : « leurs gilets rayés noir et jaune ». Tout cela répond à la volonté d’inventaire des auteurs réalistes, pour qui la description avait une fonction documentaire essentielle. Il s’agissait de rendre-compte de la vie quotidienne contemporaine. De plus, cela nous informe sur le milieu aisé