En 1947, la France est encore ébranlée par la Seconde guerre mondiale et une vision pessimiste parcoure la littérature. Or, Boris Vian publie le roman L’Ecume des jours qui rompt avec l’atmosphère de l’époque mais aussi avec le roman traditionnel. Il offre au lecteur un univers insolite et des personnages jeunes et farfelus à la recherche du bonheur et de la légèreté de vivre. Cette œuvre retrace la rencontre amoureuse entre Colin et Chloé puis la mort de cette dernière emportée par la maladie détruisant ainsi Colin. Dès l’incipit, Boris Vian présente Colin qui semble être le personnage principal dans un univers réaliste pimenté de fantaisie.
Dans quelle mesure cet incipit répond-il aux attentes du lecteur ? S’inscrit-il dans la lignée des incipits traditionnels ?

I. Les caractéristiques d’un incipit
Un texte en trois paragraphes :
Un homme à la toilette
Digression sur la vidange de la baignoire
Les finitions après la toilette

a) Un cadre spatio temporel ancré dans la réalité

Un lieu déterminé
La scène se situe dans la salle de bains  isotopie de la toilette largement développée dans le premier paragraphe « toilette » « bain » « serviette » « vaporisateur » « peigne d’ambre »
Insistance sur l’omniprésence des objets qui ont une grande place dans l’EDJ
Un appartement : lieu réaliste « cuisine » « repas » « voisin »

Une époque ancrée dans la réalité
Référence au film Hollywood Canteen qui date de 1944
Comparaison de Colin au personnage du film « Slim »
 intrigue et rédaction du roman contemporains de la date d’écriture

b) Un personnage présenté au lecteur

« Colin » premier mot du roman
Un portrait physique sommaire :
Couleur des cheveux « blond roux »
Silhouette élancée
Un visage enfantin « il avait la tête ronde , les oreilles petites, un sourire de bébé »
Comparaison imprécise avec l’acteur (pas de nom) par l’intermédiaire du miroir  le personnage n’est pas perçu directement par le narrateur mais à travers un jeu de reflet
Un portrait en action :