Incipit thérèse desqueyroux
Ce point d’inter ro ga tion a beau coup fait pour rete nir au milieu de nous son ombre dou lou reuse », écrit Mauriac dans Le Roman cier et ses per son nages1
. Pas de vrai héros de roman qui ne comporte quelque chose d’énig ma tique. « Où est le commen cement de nos actes ? » (p. 36) dit Thérèse, qui s’épuise, comme sur le divan de l’ana lyse, dans la quête anxieuse et ten due d’une vérité secrète, enfouie, cachée. Cette plon gée dans les pro fon deurs pour atteindre l’inac ces sible commen cement et per cer le mys tère que nous sommes à nous- mêmes peut encore « par ler » aux ado les cents d’aujourd’hui et les faire entrer dans le roman. Il n’est pas tou jours aisé de trou ver des textes à la fois à la por tée des élèves et sus cep tibles de leur faire décou vrir le jeu de la lec ture lit té raire :
Thérèse Desqueyroux est de ceux- là, y compris pour les séries tech no lo giques. La tem po ra lité complexe et le brouillage des voix nar ra tives amènent le lec teur à s’inter ro ger sur le sens, autre - ment dit favo risent une atti tude active, indis pen sable pour « apprendre à lire ».
Les réflexions de François Mauriac2
, qui s’est expli qué maintes fois sur son tra vail de roman cier, ont fourni le fil conduc teur de la séquence. On s’est appuyé éga le ment sur la pré face et les commen - taires de Jean Touzot, approche riche et syn thé tique dont on déve loppe les pistes et à laquelle on ren voie aussi sou vent que néces saire. L’étude des per son nages, Thérèse incluse, n’est pas trai tée dans une rubrique à part, mais dis tri buée dans les diverses phases de la séquence ; on a voulu ainsi évi ter l’ornière de l’ana lyse psy