Incivilité
Transports, hôpitaux, cinémas, piscines : les lieux publics sont de plus en plus souvent le théâtre de violences ou d'actes d'incivilité qui exaspèrent usagers et employés. Face à ce phénomène, les autorités sont tentés par des réponses policières; les sociologues mettent en cause des pratiques ségrégatives
CHAMBON FREDERIC
SÉCURITÉ Les actes d'incivilité et les agressions dans les lieux publics accroissent le sentiment d'insécurité. Face à ce phénomène, des élus prennent des mesures qui suscitent la polémique : couvre-feu pour les moins de treize ans dans certains quartiers sensibles, policiers au bord des piscines, etc. CETTE LOGIQUE de sécurisation traduit l'impuissance à gérer un public, plutôt jeune et populaire, considéré comme perturbateur et dangereux. SELON Sébastien Roché, politologue et chercheur au CNRS, " il faut que les règles des espaces collectifs soient énoncées et ne donnent aucune prise au sentiment de discrimination ". A LYON, l'interdiction du caleçon de bain dans les piscines a provoqué des incidents. A TOULOUSE, des policiers ont été placés dans l'enceinte de la piscine Nakache pour prévenir les fraudes et les dégradations.
COUVRE-FEU municipal pour les moins de treize ans dans certains quartiers " sensibles ", policiers au bord des piscines pour protéger les usagers du vandalisme et des agressions : le débat sur l'insécurité, largement abordé par le président Chirac, samedi 14 juillet, resurgit sur fond de mesures qui suscitent la polémique. Dérive sécuritaire ou aveu d'impuissance face à la montée des incivilités et des violences dans les lieux publics ? Le problème se pose depuis longtemps déjà dans les transports en commun, devenus l'un des principaux vecteurs du " sentiment d'insécurité " dans les grandes villes. Selon une étude de l'Union des transports publics (UTP), les agressions suivies d'un arrêt de travail, contre le personnel des