Inconnu a cette adresse
L’auteur
Katherine Taylor est née en 1903. Elle fait des études de lettres et de journalisme, puis, après son mariage, passe plus de temps à écrire qu'à s'occuper de son foyer. Choquée par l'attitude antisémite d'anciens amis allemands cette femme discrète a alors un jour l'idée d'Inconnu à cette adresse.
Elle publie alors cette première nouvelle dans Story Magazine' sous le pseudonyme de Kressmann Taylor. En effet, son éditeur et son mari décident que « cette histoire est trop forte pour avoir été écrite par une femme » et changent son nom Katherine en Kressman qui peut passer pour masculin. Cette nouvelle est ensuite reprise par le Reader’s Digest. Ce succès lui permet de se consacrer entièrement à l'écriture et de devenir la première enseignante titularisée de l'Université de Gettysburg. Elle a également écrit 'Jour sans retour'.
Kressmann Taylor est décédée en 1997.
L’histoire
Il s’agit de l’histoire de deux amis : Martin Schulse, un Allemand, et Max Eisenstein, un Juif américain. Voilà des années qu’ils sont associés à San Francisco dans une affaire prospère de commerce de tableaux, "La galerie Schulse-Eisenstein", quand Martin, au début des années 30, décide de retourner dans son pays. La correspondance entre les deux amis commence le 12 novembre 1932 et s’achèvera le 3 mars 1934.
Moins de vingt lettres qui nous racontent à leur manière comment l’Histoire peut s’introduire dans les destins particuliers et les emporter. Mais pas de commentaires, pas d’analyse. Aucune digression de cet ordre dans un roman qui se lit comme un journal intime à deux voix. L’Histoire y certes présente ; elle ne ménage pas ses effets, pas plus que ce livre dont on n’oublie pas une chute qui, pour être attendue, n’en reste pas moins surprenante dans sa forme. De ces effets, l’auteur choisit cependant de ne retenir que ceux qu’elle entraîne sur l’amitié de deux hommes séparés d’abord par la distance et désormais par leurs origines respectives.