Influence Langue Maternelle
Med Makhlouf, Denis Legros et Brigitte Marin
Certaines des difficultés des élèves de langues maternelles arabe et berbère apprenant le français écrit peuvent être mises en relation avec des différences entre les systèmes linguistiques. Comparaison des trois systèmes linguistiques et effets de leurs divergences sur l’apprentissage de l’orthographe en français.
Les innombrables difficultés auxquelles sont confrontés, à l’écrit, les élèves berbérophones et arabophones apprenant la langue française, découragent plus d’un enseignant. Pourtant, l’écrit demeure l’objet et la forme privilégiés de l’évaluation des connaissances reçues.
Dans l’activité de production écrite, le traitement de l’orthographe en cours d’acquisition s’exerce au détriment des activités de traitement sémantique : conceptualisation, mise en mots, révision… De plus, ces composantes de « bas niveau » présentent un coût cognitif encore plus important pour les sujets non francophones. En raison des limites de la mémoire de travail, les capacités attentionnelles ne sont plus disponibles pour l’exécution des tâches de « haut niveau » (conception, organisation et énonciation du message).
Envisager des aides efficaces suppose de les fonder sur une réelle perception des causes de l’échec des stratégies orthographiques et de prendre en compte les différences saillantes entre les langues et cultures d’origine des apprentis scripteurs.
Contrairement au français qui est une langue latine, l’arabe et le kabyle sont d’origine chamito-sémitique ; ils appartiennent à deux branches différentes : sémitique (pour l’arabe) et berbère (pour le kabyle). Les différences, très marquées entre ces deux langues de même origine, le sont encore davantage au regard du français.
Aspects phonologique et graphique
L’arabe classique 1, langue à vocalisme pauvre (3 phonèmes) et consonantisme 2 riche (26 phonèmes) s’écrit et se lit de