Informations sur madame bovary
PAULA PRÉNERON VINCHE
Universidad de Alicante
REGENTA»:
Il y a quelques années, un critique français, Claude Burgelin (1974: 7), déclarait surprenant que le pouvoir idéologique de Madame Bovary et ses conséquences sur la société —ainsi le rôle qu'il a pu jouer sur la condition féminine— ait été si peu étudié. Cependant nous pouvons affirmer qu'en 1884 déjà, en Espagne, un grand écrivain avait constaté et dénoncé l'influence idéologique de la littérature romantique française en général, et du roman de Flaubert en particulier, sur la société espagnole de son temps. Nous parlons évidemment de Leopoldo Alas «Clarín», un des meilleurs écrivains de la littérature espagnole du XIXe siècle, et de sa récemment (car la censure était là!) très célèbre La Regentay. Nous allons donc tenter d'expliquer quelles circonstances ont pu pousser un auteur espagnol à dénoncer les conséquences sociales, dans son pays, d'une idéologie que condensait de façon magistrale le roman de Flaubert, et comment il a construit La Regenta, présentant d'une part, des éléments structurants en complète opposition à ceux de Madame Bovary et, d'autre part, créant une protagoniste dont l'idéologie est totalement opposée à celle que professe l'héroïne flaubertienne. La première circonstance qui aurait poussé Clarín à écrire un contre-roman flaubertien aurait bien pu être d'ordre personnel. L'auteur espagnol lit Madame Bovary, et cette lecture produit sur lui une forte impression. Il le révèle dans ces quelques lignes: «Después de leer Madame Bovary, el espíritu queda por mucho tiempo impresionado, el pensamiento vuelve, sin querer, a meditar aquellas profundísimas cosas que dicen, sin decirlas, los extravíos de la infeliz provinciana y la muerte por amor de aquel prosaico médico» Alas (1881). Remarquons «aquellas profundísimas cosas que dicen, sin decirlas... . En effet, Flaubert recherche une technique romanesque qui accomplisse un idéal d'impersonnalité