Inscriprion Du Religieux Dans Les Banlieues
Depuis la fin du XIXème siècle, on a coutume d’associer la croissance urbaine au déclin de la religion, comme si le développement des villes et les migrations qui l’accompagnent allaient de pair avec la sécularisation et la décomposition des anciennes appartenances. En réalité, le religieux ne se dissout pas dans les tours et les barres des grands ensembles. Avec les migrations et la croissance du pluralisme religieux, on observe à la fois une recomposition des anciennes croyances et une réaffirmations des cultures d’origines.
Les grandes vagues migratoires du 20ème siècle ont suscité la création de nombreux lieux de culte : églises d’Orient, synagogues, mosquées, pagodes, temples évangéliques… Au sein de l’espace urbain, certains d’entre eux affichent leur caractère religieux ; d’autres restent invisibles, implantés dans des locaux détournés de leur fonction initiale. Dans les pratiques, on constate différentes formes de recomposition des anciennes appartenances, mais aussi le souci de valoriser les identités d’origine.
Nous allons donc nous intéresser à l’inscription du religieux dans les banlieues française, et plus particulièrement aux banlieues parisiennes qui ont fait l’objet d’étude de géographe.
En effet, le pluralisme religieux est devenu une donnée de base de la banlieue parisienne. En une centaine d’années, on est passé de quatre à soixante-neuf implantations cultuelles dans le cadre de la communauté d’agglomération « Val de France » qui regroupe Sarcelles,Villiers-le-Bel, Garge-lès-Gonesse et Amouville.
Avec le temps, chaque lieu de culte tend à devenir non seulement un espace de ressourcement communautaire, mais aussi un centre de vie sociale et culturelle. Les questions concernant l’agrandissement des locaux et le voisinage deviennent par conséquent des questions cruciales dans la gestion de l’espace communal. Mais en dépit de tensions multiples, les géographes constatent que les acteurs