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Dans cet extrait de Conjectures sur les débuts de l'histoire humaine d'Emmanuel Kant, il est question de la maitrise de l'instinct sexuel chez l'homme et l'influence de la raison sur ce dernier. Selon Kant, ce qu'il appelle la décence est le résultat direct de l'influence de la raison sur l'instinct, faisant de l'homme une « créature morale ».
L'homme est-il devenu un être entièrement raisonné, maitre de ses émotions, de ses pulsions, ou reste-t-il des vestiges de la bête qu'il fut jadis, régie par l'instinct et dépourvue de raison? En somme, que reste-t-il de naturel en l'homme?
Pour tenter de répondre à ce problème, Kant base son argumentation sur trois idées. Premièrement, que chez l'homme la raison prime sur l'instinct. En suite que par sa capacité à maitriser ses instincts grâce à sa raison, l'homme se distingue des autres animaux en tant que « créature morale ». Et dernièrement, que c'est l'aboutissement de ce processus qu'il appelle la décence qui a permis aux hommes de se rassembler pour former des sociétés.
Dans le premier paragraphe Kant pose les prémisses de sa réflexion philosophique:
«Juste après l'instinct de nutrition, par laquelle la nature conserve chaque individu, le plus important est l'instinct sexuel grâce auquel la nature pourvoit à la conservation de chaque espèce.» qu'il enchaine avec l'affirmation suivante: « La raison après son éveil ne tarda pas non plus à manifester son influence sur celui-ci. » Le philosophe part d'un constat purement scientifique comme quoi, afin de perpétrer leur espèce, les membres ont deux instincts fondamentaux; l'instinct de nutrition qui conserve l'individu et l'instinct sexuel qui pousse les individus à se reproduire. Il affirme en suite que la raison, faculté propre à l'homme, a tout de suite à son apparition commencé à s'exercer sur ce dernier instinct.
« L'homme trouva bientôt que l'excitation sexuelle, qui chez les animaux repose seulement sur une impulsion passagère... [à