Géographiquement, la bande Sahélo-saharienne s’étend de l’océan Atlantique à la mer Rouge et constitue une séparation entre le sud du Maghreb et la savane. Sur le plan géopolitique, cette bande représente l’arc reliant le Soudan à la Mauritanie en incluant le Tchad, le Niger, le Mali, le Sud algérien et le Sud marocain jusqu’à l’Atlantique. Globalement, cette région de plus de 5 millions de km2 est considérée comme l’un des ventres mous de l’Afrique. Longtemps considéré comme une frontière ultime, un espace vide et isolé, cette région, parcourue par de nombreuses routes commerciales et par des oasis, espaces de vie et véritables carrefours permettant le commerce et les échanges, subit de profondes mutations sur les plans économique, politique et démographique à la faveur de la conjugaison de facteurs internes et externes. Sous les feux de l’actualité ces dernières années, cette région subit le jeu des acteurs régionaux et internationaux dans un contexte géopolitique dont il faut dresser le bilan et voir quelle serait la stratégie à adopter pour sécuriser cet espace ?
Connus par une instabilité chronique, accentuée par les ingérences extérieures et les divergences inter Etats, les pays de la bande sahélo-saharienne se doivent de résoudre les conflits et d’éradiquer l’insécurité pour sécuriser cette région, à laquelle ils doivent étendre leurs pouvoirs, dans la perspective d’y assurer un développement économique, institutionnel et social.
Caractérisée par une instabilité endémique, la bande sahélo-saharienne, espace de rivalité entre les grandes puissances, se retrouve affaibli par un écart de vision entre Etats de la région.
En effet, l’instabilité quasi permanente de cette région trouve son origine dans l’histoire tumultueuse de ses peuples. La fragilité des Etats, sinon la faillite de certains d’entre eux s’est retrouvée face à des allégeances infra-étatiques de type ethnique ou tribal rendues encore plus complexes par la fracture Afrique