Insociable sociabilite et l'homme animal polique
Kant qualifie d’insociable sociabilité cette nature conflictuelle de l’homme dans sa relation à la société.
Les hommes d’un côté sont attirés les uns pas les autres, et ils portent en eux une sociabilité, un penchant à entrer en société. C’est au milieu des autres hommes que son humanité se forme et s’épanouit. La sociabilité n’est pas seulement un penchant à l’altruisme, mais une exigence du développement de la culture. Un homme éduqué a été poli par son éducation qui l’a rendu civilisé ce qui doit vouloir dire sociable au sens le plus raffiné.
Mais l’homme porte aussi en lui une tendance inverse, un penchant à se séparer. La tendance à l’insociabilité est par contre inscrite dans l’égoïsme, car on ne s’oppose aux autres, que parce que l’on considère seulement ses intérêt propres avant les intérêts de tous. L'homme en société, voit dans les autres hommes une limite à son pouvoir, une gène, une entrave.
Les passions des hommes le placent dans une contradiction : d’un côté ils cherchent une reconnaissance vis-à-vis des autres, une considération ; et d’un autre côté, les passions referment chaque individu sur ses intérêts propres.
L’égoïsme replie sur soi, l’altruisme étend au dehors.
L’insociabilité n’est jamais complète, car l’homme sait bien qu’il ne peut vivre seul, mais la sociabilité est toujours inachevée, car il y a en l'homme une liberté qui s'accommode mal de l'existence même de l'autre homme.
Ce qui règne dans la société humaine, c’est une sorte de logique des hérissons : loin les uns des autres, ils ont froid, mais quand ils sont trop près, ils se piquent.
L’existence sociale a donc un caractère profondément ambigu. D’une part l’homme développe dans la société toute une série de vices qu’il n’a pas naturellement ( égoïsme, tromperie, désir de domination, … ). Mais d’autre part se développent en société des sentiments dans lesquels nous reconnaissons volontiers la valeur des