Institutions politiques
E. Said, « Des intellectuels et du pouvoir, éd Seuil, 1994, p.116.
« Le problème devant lequel se trouvent placés les spécialistes en sciences humaines ne peut donc pas être résolu par le simple fait qu’ils renonceraient à leur fonction de membre d’un groupe au profit de leur fonction de chercheur. Ils ne peuvent cesser de prendre part aux affaires sociales et politiques de leur groupe et de leur époque, ils ne peuvent éviter d’être concernés par elles. Leur propre participation, leur engagement conditionne par ailleurs leur intelligence des problèmes qu’ils ont à résoudre en leur qualité de scientifiques. Car, si pour comprendre la structure d’une molécule on n’a pas besoin de savoir ce que signifie se ressentir comme l’un de ses atomes, il est indispensable, pour comprendre le mode de fonctionnement des groupes humains, d’avoir accès aussi de l’intérieur à l’expérience que les hommes ont de leur propre groupe et des autres groupes ; or on ne peut le savoir sans participation et engagement actifs ».
N. Elias, « Engagement et distanciation », éd Fayard, p.29.
« Pour des raisons qui tiennent sans doute à moi, et surtout à l’état du monde, j’en suis venu à penser que ceux qui ont la chance de pouvoir consacrer leur vie à l’étude du monde social, ne peuvent rester neutres et indifférents, à l’écart des luttes dont l’avenir de ce monde est l’enjeu. (…) J’ai aussi conscience qu’en